Les débuts : 1914-1940

  • Du hangar à zeppelins à la première aérogare.

Des baptêmes de l’air civils

L'histoire de Brussels Airport commence pendant la première guerre mondiale lorsque les troupes allemandes construisent un hangar à zeppelins sur une plaine située à cheval sur les communes de Haeren et Evere. Après la signature de l'Armistice le 11 novembre 1918, l'aviation militaire belge commencera à utiliser le terrain et l'infrastructure ainsi abandonnée. Le hangar à zeppelins, qui ne sera démoli qu'en 1923, accueillera quant à lui les avions abandonnés par les Allemands et utilisés, pour certains, pour les premiers baptêmes de l'air civils au départ de Haeren.

La maison royale belge s'intéressera très tôt aux premiers développements de l'aviation. Dès le 31 mars 1919, le Roi Albert Ier signe ainsi l'acte de constitution du SNETA (Syndicat National pour l'Etude des Transports Aériens). Une semaine après sa constitution, le SNETA organise un vol d'essai qui emmène deux passagers à bord d'un bombardier allemand reconverti. Ce vol, qui effectue la liaison Bruxelles-Londres avec retour à Haren en passant par Paris, durera sept heures et demie, soit le temps que nous mettons aujourd'hui pour rejoindre New York.

Progressivement, des services réguliers voient le jour entre Bruxelles et les capitales française et britannique, les autorités militaires acceptant les activités civiles sur leur terrain. La partie militaire du champ d'aviation est alors implantée essentiellement sur le territoire de la commune d'Evere, tandis que la partie civile est située entièrement sur le territoire de Haren. Les premiers passagers qui s'envolent à l'époque de Haeren sont rassemblés dans un baraquement en bois, côté chaussée de Haecht.

C'est à cette époque également qu'a lieu la construction d'une première Aérogare en briques. Celle-ci accueillera essentiellement les services administratifs. Le seul grand entrepôt en bois réservé aux avions civils est totalement détruit par le feu le 27 septembre 1921, ce qui provoque la suspension de nombreuses lignes, une partie de la flotte du SNETA ayant disparu dans les flammes. S'ouvre alors une ère de construction de hangars en briques, très grands, qui permettent d'accueillir les avions encore frêles, à l'époque, durant l'hiver.

Le premier terminal

Le mois d'août 1923 est marqué par l'inauguration d'un premier centre radio. En décembre 1923, la Sabena (le successeur du SNETA) reçoit l'autorisation de construire un nouveau terminal aéroportuaire. Le 12 février 1925, non loin des entrepôts, le Handley Page W8f O-BAHO "Princesse Marie-José" de la Sabena s'envole pour la première fois à destination du Congo. Une semaine après avoir effectué son vol New York - Paris à bord du "Spirit of St.-Louis", Charles Lindbergh se pose sur le champ d'aviation de Haren. Le héros est accueilli à Bruxelles par le Roi Albert Ier et la Reine Elisabeth.

Le trafic aérien ne cesse de se développer et le 29 septembre 1929, le nouveau terminal aéroportuaire est officiellement mis en service. Alors que Haeren dispose encore d'une piste de gazon, une plate-forme en béton est coulée devant le bâtiment de l'aéroport, ce qui évitera désormais aux passagers de devoir marcher dans la boue pour rejoindre leur avion.

Il n'était pas question en effet, durant les premières années de notre aviation civile, d'une grande piste de décollage. Les décollages se faisaient tout simplement contre le vent sur la grande piste verte. Une rose des vents était dessinée au milieu de la piste et un pot de fumée indiquait la direction du vent. Même les planeurs pouvaient encore utiliser, dans les années trente, la piste de Haeren.

Une offre internationale

Outre la Sabena, plusieurs compagnies aériennes internationales se mirent également à utiliser notre aéroport national au milieu des années trente : Imperial Airways, Air France, KLM, Deutsche Lufthansa (Deutsche Luft Hansa jusque juin 1933), Hillman's Airways (vols à destination de Londres avec escale au Zoute) et British Continental Airways. Pooling et collaboration étroite entre les compagnies aériennes étaient également une pratique courante à l'époque. C'est à cette époque également que l'on commença doucement à parler de modernisation et d'élargissement pour le site de Haren, surtout que le champ d'aviation affichait près de 45.000 mouvements sur base annuelle (237.888 en 2017).

Le 23 février 1935 marqua le départ du premier vol régulier à destination du Congo, dix ans après le vol légendaire du pionnier Edmond Thieffry et de son équipage. Il ne sera plus jamais question d'une modernisation totale de l'infrastructure de Haeren. Le 10 mai 1940 en effet, les troupes allemandes envahissent à nouveau la Belgique et prennent possession du champ d'aviation une semaine plus tard.